Il semblerait que la valeur nutritionnelle des fruits et légumes a baissé au cours de ces cinquante dernières années. Cette diminution de qualité nutritionnelle dépendrait cependant de diverses variables à ne citer que le climat, l’espèce, etc. Anne-Marie Mayer vient conforter cette théorie à travers un rapport des travaux qu’elle a menés dans le British Food Journal.
Les variations de teneur dans les fruits et les légumes
La chercheuse indépendante Anne-Marie Mayer s’est penchée sur la perte de la valeur nutritive des fruits et légumes depuis les années 50. Avant elle, rappelons que le Dr Donald Davis de l’université du Texas avait déjà analysé l’évolution des teneurs des nutriments les plus présents dans les fruits et légumes entre 1950 et 1993. Il s’est basé à cet effet sur les données de composition nutritionnelle américaine du Département de l’Agriculture Américain USDA et en est arrivé à la conclusion selon laquelle il y avait certes quelques évolutions dans les teneurs en protéines, calcium, fer, phosphore et vitamine B12 contenus dans près de 43 aliments, mais pas aussi significatifs qu’on pourrait le craindre.
Anne-Marie Mayer a comparé la teneur en minéraux de 20 fruits et 20 légumes cultivés entre 1930 et 1980. Elle a remarqué une baisse des teneurs en minéraux, notamment en calcium, en cuivre, en magnésium, en fer, en potassium et en sodium. Il semblerait que seul le taux du phosphore soit resté stable malgré les années. La teneur en eau quant à elle, a légèrement enregistré une hausse tandis que la matière sèche dans les fruits a diminué. Dans son rapport, la chercheuse annonce que ces variations peuvent être attribuées à des problèmes d’échantillonnage ou même à des différences de pratiques agricoles. Quoi qu’il en soit, elle estime qu’il est intéressant de se pencher sur la cause des pertes de teneur en minéraux dans les fruits et des légumes et les impacts que cela a sur la santé.
Les facteurs qui entrent en cause
Pour rappel, en juin 2019, l’émission Cash Investigation avait déjà analysé 70 fruits et légumes, notamment ceux qui rentraient dans les préférés des Français. On y avait affirmé qu’il y avait une perte non négligeable dans les teneurs en calcium, en vitamine C et en fer. La tomate aurait ainsi perdu 59 % de vitamines C depuis les années 50. En cause : les semences hybrides utilisées pour la culture des tomates.
La variation des teneurs en nutriments des fruits et légumes est également à attribuer à d’autres facteurs comme l’effet de la maturité, la saisonnalité, les espèces, mais aussi le CO2. En effet, le réchauffement climatique à impacts sur la qualité nutritionnelle des aliments (baisse de teneur en eau, vitamines, etc.).
Il convient toutefois de rappeler que les pertes de nutriments n’ont pas d’impacts négatifs et significatifs sur la valeur nutritionnelle des aliments. La consommation de fruits et légumes s’étant largement améliorée depuis 50 ans. De plus, même si la teneur de certains nutriments contenus dans les fruits et légumes a connu de légères variations, il reste qu’ils sont toujours aussi riches en vitamines, en fibres et en minéraux, ce qui est essentiel pour la bonne santé !