Reconnu légalement comme étant une profession de santé depuis 2007, il n’en reste pas moins que le métier de diététicien a du mal à se faire reconnaître aussi bien auprès de ses pairs que du grand public. À l’heure où 75 % des Français prônent l’alimentation healthy, il est tout de même étonnant que la profession peine à s’imposer en dehors de l’hôpital.
Un non-conventionnement des actes de soins diététiques
Entre les actes de consultation qui ne sont pas conventionnés par la sécurité sociale et la formation au métier de diététicien qui n’a pas encore intégré le processus LMD, on remarque des inégalités imméritées avec les autres métiers de la santé.
En 2018, l’Association Nationale des Diététiciens Nutritionnistes (AFDN) a organisé une conférence de presse dans l’optique de mieux faire connaître le métier de diététicien et son importance dans le secteur médical. Que ce soit dans la prévention en santé ou le traitement des patients, les diététiciens sont des acteurs de santé à part entière, mais les pouvoirs publics rechignent à l’accepter.
L’accès aux soins diététiques n’est pas à la portée de tout le monde et les assurés qui perçoivent de faibles ressources ne peuvent malheureusement pas en profiter. En effet, la consultation auprès d’un diététicien n’est pas prise en charge par la sécurité sociale. Même s’il reste possible de se faire rembourser avec la complémentaire santé, le nombre de séances pris en charge reste limité. L’absence de suivi diététique induit ainsi l’aggravation des pathologies, augmentation du nombre de journées d’hospitalisation, etc.
Des compétences encore méconnues du grand public
Le diététicien est le seul professionnel paramédical légal spécialisé dans la nutrition et ceci depuis 2007 avec la sortie de la Loi nº 2007-127 relative à l’organisation de certaines professions de santé. Cependant, le métier de diététicien et la nécessité de recourir à ses compétences sont encore méconnus du grand public.
Ce professionnel de la santé est spécialisé dans l’alimentation et les processus physiologiques qui s’y rattachent. Il a des connaissances aussi bien techniques que scientifiques, et ce, dans de nombreux domaines : physiologie, psychologie comportementale, biologie, biochimie, régimes thérapeutiques, etc.
Le diététicien propose des soins thérapeutiques en établissement de Santé et aide les patients à trouver le régime alimentaire qui siéra le mieux à son état de santé, à son traitement médical et à sa pathologie. Il intervient également dans les collectivités territoriales, où il prodigue des conseils sur l’adoption d’une alimentation saine et équilibrée et évalue l’équilibre nutritionnel des régimes suivis. Enfin, l’on retrouve les compétences du diététicien dans l’industrie pharmaco-diététique et agro-alimentaire où il contribue au contrôle qualité des produits.
Une intégration tardive au processus LMD
L’autre inégalité qui peine l’AFDN, c’est la formation initiale au métier de diététicien qui est resté au niveau Bac +2 en France contrairement aux autres pays de l’Union européenne. Pour rappel, un nouveau référentiel d’activités et de compétences entre l’AFDN et le ministère de la Santé a été opéré en 2011. On se rappelle également des accords de Bologne de 1999 et de la réorganisation de la formation des professions paramédicales depuis 2007, mais tout cela est vain, car jusqu’à présent, la formation de diététicien est la seule qui n’est pas intégrée au processus LMD.
L’Association française des diététiciens nutritionnistes appelle à une meilleure reconnaissance du métier de diététicien. Elle demande ainsi à ce qu’une réforme du conventionnement des actes de soins diététiques soit faite. Notons qu’elle bénéficie dans sa quête de l’appui du Haut Conseil en Santé Publique qui, dans le cadre du PNNS 2017-2021, le rejoint dans l’idée d’améliorer la prise en charge financière des pathologies nutritionnelles.